Mon vécu sur deux jours de tournage d'un film...
Mercredi, arrivé 8h ! Habillé, coiffé, le contrat signé (le contrat d'embauche est journalier),puis transféré en mini bus jusqu'au plateau installé sur la place d'un village varois (il est 10h30). L'assistante (Janny) nous réunie 80 figurants environ pour nous donner quelques directives. Puis c'est le mise en place des figurants par Janny. Je suis choisis pour être client, en terrasse du café du village. Une fois la mise en place faite, Janny vient me trouver pour me dire que finalement je serai silhouette : c'est un figurant mais qui est plus en vue, à côté d'acteur par exemple (et mieux payé 130 euro). Les scènes se tournent jusqu'à 14h avant d'aller déjeûner. Entre les prises ma cousine me livre quelques petites observations : le fils du producteur est employé comme assistant stagiaire ; que telle silhouette parlante est la petite amie du régisseur : que la coiffeuse est l'amie de l'amie de l'amie de la concierge de l'éclairagiste... J'exagère mais pas loin de la vérité.
Premières réflections de figurants à mon égard : "Dis moi pourquoi tu as été choisis comme silhouette ? C'est parce tu es proche de la mère du premier rôle ? Je vois tu es pistonné !..." Moi qui est le retour de phrase cinglant je ne peux que me taire. Je me dis "Aie ! Même pas 4 heures sur le plateau et déjà se pointe madame jalousie : rapide celle là !". Je déjeûne en compagnie de Sophie et Yvan sous le chapiteau des acteurs et techniciens. Tandis que les figurants (dont je suis ainsi que Sophie) mangent à part sous un deuxième chapiteau... Dans le premier nous sômmes servis à l'assiette, avec boissons diverses à volonté tandis que dans le deuxième les plats sont disposés sur des tables de 10 personnes où chacun se sert. La boisson ? De l'eau minérale. Voilà les seules distinctoins entre les deux chapitaux. Et beaucoup on la grosse tête : une figurante provençale du cru, sans distinction aucune, d'une soixantaine d'année, monte sur ses grands chevaux et vocifère qu'il manque de bancs, que c'est inadmissible, inconcevable... Un aide régisseur accours aux paroles de la riddicule qui se la joue précieuse et se confond en excuses : "... les bancs sont attendus d'une minute à l'autre..."." Oui, mais vous comprenez quand on vient de tourner...". GROSSE GROSSE GROSSE TETOUNE LA DA-DAME mal embouchée. Je n'ose imaginer les exigences de l'hystérique si elle était Catherine Deneuve. Et pourtant, il ne manque de rien sur le plateau. Nous sommes sollicités entre les prises, à boire ou prendre des collations et toujours servis par des gens plaisants et souriants.
Retour sur le plateau : les séquences du film se tourne assez rapidement. Jamais plus de 3 ou 4 prises. Un autre figurant viens à la charge : "Dis moi ? Où manges-tu ?"..." Qu'est-ce que çà peut te faire?"..."Parcequ'il y a eu polimique pour le déjeuner."..."A quel propos ?"..."En tant que figurant tu n'aurais pas du manger sous le chapiteau des acteurs"... Estomaqué par tant de mesquinerie je rétorque : "Mais c'est parceque je vais dés ce soir coucher, fais en autant et demain tu auras peut-être une canette de coca pour midi..." AIE ! Et c'est, on peut l'entendre de la part des techniciens un plateau où règne une bonne ambiance. Je tiens à préciser : pas chez les figurants en tout cas.
Le lendemain 8 h ! Une esclandre éclate entre une figurante connue apparemment par le directeur du casting et celui-ci. Au moment de la signature du contrat d'embauche le cachet passe de 85 à 75 euro brut. Dix euro de moins car il n'y a pas aujourd'hui d'essayage de costume. Vingt minutes de palabres ; de menaces à rameuter les autres figurants. Mais en vain. Elle n'a pas tout à fait tord dans le fond quand elle dit vouloir être prévenue la veille et pas être mise au pied du mur au moment de la signature du contrat. Mais il est stupide de partir pour 10 euro de moins, brûlé de toute façon en carburant pour s'être déplacée. BETISE ! Pour la forme ! Elle aura jouer son dernier petit rôle en tant que révolutionnaire ! Grillée je pense quelle sera... Il y a aussi ce genre de "chiante" et il faut savoir gérer...
La journée se passe avec beaucoup d'attente entre les prises. Heureusement j'ai amené un bon roman que m'a prêté Didoupichou : "J'étais derrière toi" de Nicolas Fargues. J'ai aussi heureusement bien ri avec Sophie. C'était le dernier jour de tournage pour Yvan et l'avant dernier jour pour l'équipe. Beaucoup d'applau et d'émotion quand le réalisateur à annoncé : "Coupé" pour la dernière scène tournée où apparait le héros du film : Yvan.
Je vous passe aussi sur ceux qui veulent grossièrement se placer en minaudant. Cà peut marcher mais personne n'est dupe...
Au fait le film en 2 parties passera au printemps 2007 m'y reconnaitrez-vous ?
Un indice : la jeune femme en arrière plan est Armelle Deutsch...